Ethicity, le cabinet spécialisé en développement et marketing durable, vient de publier les résultats de la dernière vague de son enquête, menée avec l'Ademe, sur les Français et la consommation responsable.
On retriendra en particulier, parmi les critères d'achat des produits respectueux de l'environnement, la montée des considérations en matière de santé (qui se classent désormais en première position) et de goûts et d'efficacité alors que la préservation de la planète est en net recul depuis plusieurs années. Il se confirme que la consommation "responsable" est d'abord motivée par la recherche de bénéfices personnels...
Ces résultats témoignent aussi d'une forte appêtance pour des produits de qualité. Les produits de qualité sont généralement plus chers. Les consommateurs ont besoin d'assurances quant à la justification des écarts de prix par de réelles différences de qualité. Or, en la matière, le doute est de mise. Rappelons-nous que, selon les enquêtes du Crédoc, près de 3 consommateurs sur 4 estiment que les produits de grandes marques et les produits à marques de distributeur sont de qualité équivalente.L'enquête Ethicity nous apprend que 54 % des Français considèrent ne pas être sûr de la qualité des produits durables. 60 % déclarent qu'ils seraient davantage convaincus d'acheter davantage de produits durables s'ils avaient des preuves concrètes de leur meilleure qualité.
Voila qui nous confirme l'une des voies à emprunter pour réformer le modèle de consommation dans le sens de l'avènement d'une économie des effets utiles : améliorer le niveau d'information des consommateurs sur la qualité des produits au travers de la mise en place de dispositifs d'évaluation crédibles. Une telle démarche est d'ores et déjà engagée, mais elle se concentre sur l'évaluation des impacts environnementaux. C'est bien, mais c'est négliger le fait que, jusque là, les vertus des produits sur le plan environnental pour la plupart des consommateurs ne sont au mieux qu'un critère de choix de second rang. En informant les consommateurs sur la qualité des produits (inoccuité, durabilité, performances lors de l'usage, coût d'usage complet...), on table sur un ressort plus puissant des comportements de consommation pour tenter d'infléchir les formes de la concurrence sur les marchés et inciter les entreprises à investir davantage sur la qualité de leurs offres. Une étape essentielle vers la mise en oeuvre d'un modèle de croissance plus qualitatif que quantitatif.